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Première messe de Don Augustin AZAÏS11-07-2015

Don Augustin AZAÏS, de la communauté Saint Martin, ordonné prêtre le samedi 27 juin, est venu célébrer une première messe en notre chapelle de la Maison-Mère le lundi 29 juin, en la solennité des Saints Pierre et Paul. Il était accompagné de Don Bertrand de CASTELBAJAC et de Don Antonin DICHAMP, jeunes diacres de deux jours. Don Augustin AZAÏS était venu comme séminariste-animateur au Patronage Dom Camille Leduc, durant le mois de juillet 2012. Joie d’accueillir ce nouveau prêtre et de continuer à le porter dans notre prière.

Don Augustin AZAÏS accompagné de Don Bertrand de CASTELBAJAC et de Don Antonin DICHAMP, jeunes diacres de deux jours

 

Homélie de première messe

Don Augustin AZAIS, prêtre de la communauté Saint Martin
Saint-Sauveur, 29 juin 2015
Solennité de Saint Pierre et Saint Paul

C’est pour moi une grande joie de célébrer ici à Angers, au lendemain de ma toute première messe présidée à Evron. C’est une grande joie, mais je dois reconnaître que c’est aussi très impressionnant pour moi. Cette solennité de S. Pierre et S. Paul est un cadeau de la Providence puisque je vais pouvoir m’appuyer sur l’audace de S. Paul et surtout l’enthousiasme de S. Pierre pour vous parler.

Les figures de S. Pierre et de S. Paul sont pour le jeune prêtre que je suis à la fois très lointaines et très vives, très vivaces, très vivantes. Elles peuvent sembler lointaines parce que leur histoire remonte à deux mille ans, que finalement les textes qui nous parlent de S. Pierre et de S. Paul sont assez limités, et pourtant l’un comme l’autre ont eu cette proximité au Christ qui fait que leur expérience dépasse les siècles, que leur expérience peut entrer dans nos vies. Quelle est cette expérience que j’ai en tête ?

C’est d’abord l’expérience de la foi. S. Pierre est celui qui reconnaît en Jésus le Messie, le Fils du Dieu vivant, c’est ce que nous avons entendu tout à l’heure. Sa foi demande d’être toujours purifiée, elle demande de progresser, de s’approfondir, mais il y a toujours chez S. Pierre ce risque pris de la foi, ce risque de la dépendance en Jésus : « Vers qui irions-nous, Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Cette dépendance est poussée à l’extrême chez S. Paul : « C’est le Christ qui vit en moi ». Et sans doute la foi est le plus beau cadeau que nous avons reçu au baptême. Il doit être toujours ravivé par le désir de sortir de notre sécurité, de prendre le risque de la foi, parce que la foi est une confiance, une confiance en une personne, une confiance dans le Christ. Et j’ai été personnellement très marqué lorsque j’ai passé un moment parmi vous, il y a deux ans maintenant, au service du Patronage. J’ai été très marqué par l’attention que vous portez ici à mettre les rencontres, les soins que vous donnez, les services, sous le regard du Christ. C’est de la prière du cœur que se nourrit notre foi, c’est dans cette rencontre avec le Seigneur que nous apprenons à porter un regard surnaturel sur ces rencontres, sur ces événements.

Et cette rencontre dans la foi avec Jésus s’accompagne toujours de la lumière de la Vérité. Et c’est la deuxième expérience que je retiens de S. Pierre et de S. Paul, l’expérience de la miséricorde. Lors de sa conversion, Saul est enveloppé de lumière, et, de persécuteur qu’il était, il devient apôtre, conscient de sa fragilité, certes, de sa faiblesse. L’expérience de la miséricorde, vous le savez bien, est tout aussi déterminante chez S. Pierre. Nous nous souvenons de cette rencontre avec le Christ ressuscité : « Pierre, m’aimes-tu ? », cette triple demande qui fait écho au triple reniement. Jésus n’entretient pas la mémoire de la faute passée, même si celle-ci est présente sans aucun doute ; il parle au présent : « Pierre, m’aimes-tu ? » Pierre peut à nouveau se laisser regarder par Jésus.

Comme prêtre, je deviens maintenant serviteur de cette miséricorde, ministre de cette miséricorde. C’est un beau ministère que celui d’apporter l’amour du Cœur de Jésus pour panser les plaies du cœur des hommes. Et vous le savez, vous qui, tous les jours, rencontrez ces blessures du cœur de l’âme, qui bien souvent accompagnent les blessures du corps, vous témoignez chaque jour de cet amour du Cœur de Jésus pour chacun de nous.

Et puis, la troisième expérience, qui me marque aujourd’hui chez S. Pierre, chez S. Paul, c’est cette expérience de la mission. Qui aurait pu penser que ce pécheur de Galilée serait encore vénéré plus de deux mille ans plus tard ? Que celui qui s’enfuit devant la peur de la croix, irait annoncer le Christ jusqu’à embrasser sa propre croix. S. Paul reste le modèle du missionnaire infatigable qui parcourt les routes, affronte tous les dangers et les tribulations pour annoncer le Christ. Il y a dans son cœur ce feu brûlant de l’amour du Christ, ce zèle pour la maison du Père. Tous les deux, S. Pierre comme S. Paul, ne peuvent garder pour eux cette rencontre avec la miséricorde de Dieu. Ils nous enseignent que la mission passe par le témoignage de vie et l’annonce explicite, comme deux volets d’une même réalité. L’annonce sans la cohérence de vie risque de sonner creux ; le témoignage sans l’annonce, risque de rester trop humain. Fides ex auditu. La foi se transmet par la prédication.

C’est donc cette triple expérience de la foi, de la miséricorde et de la mission qui peut rendre plus actuelles que jamais les figures de Pierre et de Paul, aussi bien pour vous que pour un tout jeune prêtre qui se met dans les traces de tous ceux qui l’ont précédé, animé de ce même désir d’annoncer l’amour de Dieu à tous. Puisque, comme le dit S. Paul à Timothée : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. » Je confie donc mon jeune sacerdoce à votre prière, et en particulier pour qu’il soit toujours orienté vers les plus pauvres, vers les plus petits pour que toujours dans nos cœurs, il y ait cette « option préférentielle pour les Pauvres ».

Amen